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           « Jongin,

            

            Je me souviens de la première fois que je t’ai vu comme si cela s’était passé hier. Je me souviens qu’il pleuvait, c’était une nuit d’hiver. Je me souviens que tu étais assis sur un banc dans le parc situé pas très loin de la Fac où nous étions tout les deux. Tu semblais pensif, et je t’ai trouvé magnifique. Tu sais, tu avas cette beauté qui me semblait si irréelle, semblable à celle d’un ange. Je crois pouvoir dire aujourd’hui que je n’ai jamais vu personne avec une beauté telle que la tienne. Je suis resté longtemps à t’observer, quand je suis rentré chez moi ce soir-là, j’étais trempé jusqu’aux os, et quand je me suis endormi un peu plus tard, c’est ton visage que je voyais.

            Pendant plusieurs semaines, je ne pouvais m’empêcher de repasser tout les soirs par ce parc, espérant pourvoir te revoir, mais jamais tu n’étais là. C’était la toute première fois que j’étais obsédé par quelqu’un à ce point.

            Puis un jour, au moment où j’avais réussi à ne plus voir ton visage dès que mes paupières se baissaient, j’ai été transféré dans ton université. Et je t’ai vu, dès la seconde où j’ai passé les portes. Pendant un moment, j’ai cru que je rêvais. Je restais debout, à te regarder. Tu semblais différent, cette fois-là tu souriais, tu riais, même. Et ton sourire a illuminé ma journée. 

            Les mois ont passé, et j’avais appris que tu étais plus jeune que moi d’un an. Et plus le temps filait, plus je tombais pour toi. Pourtant, tu ne m’as jamais remarqué, pas une seule fois j’ai pu voir tes yeux plonger dans les miens. Kim Jongin, voilà comment tu t’appelais, je l’ai su en marchant dans un couloir, une des personnes avec qui je te voyais souvent avait hurlé ton nom. C’est un prénom qui te va bien je trouve. »

 

            Kyungsoo posa son stylo quelque seconde, puis se frotta les temps. Il avait le cœur serré, et une boule dans la gorge. Il reprit finalement son stylo, et continua à écrire.

 

            « Jongin, je me souviens parfaitement de la première fois où nous nous sommes parlé. Je me souviens d’avoir eu la sensation que mon cœur s’était arrêté. J’étais hypnotisé par tes lèvres qui se mouvait à chaque paroles que tu prononçais, j’était plongé dans tees yeux si sombres que j’avais l’impression de me perdre dedans, et bon sang, j’ai jamais été aussi heureux. Je ne t’écoutais pas. Je t’admirais juste. Je suis finalement revenu à moi pour me rendre compte que tu me demandais juste de me pousser. Tu avais les sourcils froncés, et tu me regardais d’un regard qui m’a fait mal. D’un regard que tu ne faisais jamais en présence de ceux qui semblaient importants pour toi. Un regard hautain, un regard qui m’a fait me sentir comme si j’étais la personne la plus misérable au monde. Je me suis poussé en baissant la tête.

            Je ne m’étais pas fait d’amis, ici. Je n’aimais pas cette école, ni les personnes qui y étudiait. Je me sentais mieux là où j’étais avant. Mais je n’avais pas le choix.

 

            Dis Jongin, tu te souviens, toi, de la première fois où  nous avons été que tout les deux ? Moi oui. Nous étions encore à l’université, nous étions bloqués dans une salle, attendant qu’une âme charitable vienne nous libérer avant de devoir dormir ici. J’étais nerveux, et je n’osais pas te regarder. Puis j’ai entendu ta voix. Ta si belle voix. Tu as une de ces voix qui donne des frissons, et qui vous donne envie de fermer les yeux tellement elle semble mélodieuse. Je ne comprends pas encore aujourd’hui comment une si belle voix peut dire autant d’horreur. 

            Je me souviens exactement des mots que tu ma dit, en me regardant dans les yeux. Tu m’as dit : « Pourquoi, de toutes les personnes présentes dans cette école, je dois me retrouver enfermer avec toi ? » J’ai baissé les yeux, et je n’ai rien répondu. Après tout, qu’y avait-il à répondre à ça ? Je t’ai vu te rapprocher de moi, tu t’es penché jusqu’à entrer dans mon champ de vision, puis tu as de nouveau parlé : « Vu qu’on a rien d’autre à faire, on a qu’à s’envoyer en l’air. » J’ai ouvert grand les yeux, et en y repensant aujourd’hui, je devais vraiment avoir l’air d’un idiot. Tu semblais attendre ma réponse. Et moi … Moi j’étais faible. Mais j’étais surtout éperdument épris de toi, alors j’ai accepté, et c’est là que tout à commencé. Nous avons finalement dû dormir dans cette salle. Et moi j’étais bêtement heureux.

Quand on nous a enfin ouvert la porte, le lendemain, juste avant le début des cours, nous étions déjà réveillés. Tu ne m’avais pas adressé ne serait-ce qu’un seul regard. À tes yeux, ce matin là, je n’existais même plus. Alors qu’aux miens, tu étais tout. Et tu étais celui à qui j’avais donné ma première fois.

            Pendant de long jour, je ne pouvais m’empêcher de repenser à cette nuit. Cette nuit qui avait changé ma vie. Tu étais devenu mon obsession, et même mes amis, qui ne te connaissaient pas, l’avait remarqués. Pendant ce temps, toi, tu avais repris ta vie, comme si je n’avais jamais fait partie de la tienne. Cette nuit, tu avais dû l’effacer de ta mémoire. Et moi avec.

 

           La deuxième fois que nous avons passée la nuit ensemble, tu étais venu me voir alors que je rentrais chez moi. Et sans rien dire tu t’étais placé  à côté de moi, tu m’a suivis jusqu’à mon appartement. Je t’ai fait entrer, je me demande encore pourquoi, d’ailleurs. Tu as un peu regardé mon petit appartement d’étudiant modeste, avant de te tourner vers moi. « Toi et moi, ça ne sera toujours que du sexe. Pas de sentiments. Pas de couple. Pas de prise de tête. Rien de tout ça. Juste charnelle. » Tu m’as dit, sans savoir que les sentiments, je les  avais déjà. Ensuite tu t’es approché de moi. Je t’ai laissé retirer mes vêtements pour la secondes fois. Puis j’ai fermé les yeux, et comme l’idiot que j’étais, j’ai eu un sentiment d’euphorie. »

 

            Les yeux de Kyungsoo étaient remplis de larmes, qui coulaient maintenant le long de ses joues. Il voulait continuer à écrire cette lettre. Il le devait. Mais il ne le pouvait plus pour le moment. Alors il rangea ses affaires, avant de se tourner vers son lit, où une forme était dessinée sous les draps. Il se leva après avoir était la petite lampe posée sur son bureau, et se dirigea vers le lit. Une fois dans le lit, il se blottit au plus près de Jongin, profondément endormis, et se mordit la lèvre, étouffant au mieux un sanglot, avant de se rendormir, en se promettant de finir cette maudite lettre le lendemain.


 

You screaming my name , but I'm not there. It's over .

 

∾∾❤∾∾

PARTIE 2.
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